Mot de la présidente : Les membres du SPTSSS votent en faveur de la grève
Nous venons de terminer cinq rencontres d’assemblée générale spéciale où vous m’avez régulièrement entendu mentionner la fierté que je ressentais de voir autant de membres rassemblés. C’est plus de 1100 personnes qui se sont connectées, environ 1050 de celles-ci se sont prévalues de leur droit de vote et le résultat est clair, 84 % ont voté en faveur du mandat de grève. C’est un exercice démocratique extraordinaire auquel vous avez participé : bravo! La grève est le moyen ultime pour établir un rapport de force avec l’employeur. La grève n’est pas sans conséquence sur nous, car nous devons accepter une perte temporaire de revenus. Elle n’est pas sans conséquence sur l’employeur qui se voit privé temporairement de nos services. Nous l’avons répété, l’objectif n’est pas d’exercer la grève, mais d’arriver à une entente satisfaisante. Le vote de grève est un choix difficile. Personne ne doit être jugé selon la position qu’il a prise. Maintenant, la majorité a parlé. Nous avons très majoritairement entendu en assemblée l’expression d’un refus de la dernière offre gouvernementale. On ne peut pas répondre à la surcharge de travail en allongeant la semaine de travail et en donnant plus de dossiers à traiter. Qui peut s’étonner du résultat de ce vote? Avançons solidairement vers la résolution de ce conflit en exerçant ensemble le rapport de force pour lequel vous nous avez mandatés.
Si on augmente mes heures, je quitte le réseau
Parmi tous les commentaires que nous avons reçus sur l’intention du gouvernement de hausser les heures de la semaine de travail, et ce, pour plusieurs titres d’emplois (http://www.negosante.ca/), l’un d’eux indiquait un intérêt personnel envers cette mesure sans comprendre pourquoi le gouvernement imposait l’augmentation des heures. Voilà le grand problème de la dernière offre gouvernementale. Comme le disait Danny Roy, vice-président et responsable de la négociation à la FP-CSN , “nous avons questionné l’ouverture envers une forme d’augmentation volontaire des heures de travail et nous avons reçu un refus catégorique, le gouvernement veut forcer la hausse des heures”. Et pourtant, au micro et dans les commentaires, c’est le rejet de cette demande qui était entendu. Certaines personnes ont indiqué que si le gouvernement va de l’avant, elles quitteront le réseau ou risquent de tomber en épuisement professionnel. Une psychologue travaillant au public et au privé a clairement indiqué que la perte financière qu'entrainerait cette mesure ne lui réserverait aucun choix, elle quitterait. Comment un gouvernement qui souhaite augmenter la prestation de service de ses travailleurs peut-il ne pas comprendre que la force est la voie assurée pour démobiliser, que c’est une fausse bonne idée? On ne fait pas pousser une fleur en tirant dessus, on en prend soin.
Réaction à la conférence de presse de Legault le 2 mai
La responsable politique de la négociation du secteur public, Caroline Senneville, réagissait sur Facebook le dimanche 2 mai à la suite de la sortie publique de Sonia Lebel et de François Legault. Ceux-ci ont convoqué les syndicats et les médias pour un déplorable exercice de communication, aux dépens des travailleuses et des travailleurs du secteur public. Ils n’avaient rien de neuf à nous offrir. L’offre qui est sur la table, à la CSN, on l’a rejetée, deux fois plutôt qu’une. Pire, ils ne précisent pas qu’ils incluent les montants forfaitaires offerts à l’an un et à l’an deux dans le pourcentage d’augmentation lorsqu’ils affirment que les augmentations offertes sont de 8 % en trois ans (le réel est toujours à 5 % sur trois ans). Ils induisent sciemment la population en erreur lorsqu'ils affirment qu’ils offrent plus que l'inflation. Les services publics sont en crise actuellement. Il faut des mesures structurantes pour la régler, pas juste pour deux ou trois titres d'emploi! Déjà, plus de 100 syndicats ont voté pour la grève à la CSN dans les secteurs de l’éducation, de la santé et des services publics.
Le SPTSSS en mode préparation de la grève
Rappelons avant toute chose que même s’il faut se préparer à faire la grève, nous ne souhaitons pas avoir à l’exercer. L’objectif, c’est de signer une bonne convention et la grève est le dernier recours pour l’atteindre. Dans les prochains jours et semaines, vos élus au SPTSSS ne chômeront pas. Nous attendons d’abord la décision du tribunal administratif qui statuera sur les services essentiels. Nous vous informerons rapidement par la suite du pourcentage de services essentiels qui s’appliquera dans votre secteur et du moment à partir duquel la grève sera possible. Il faudra établir un horaire de grève pour tous. Dans la majorité des secteurs, vous pourrez exercer la grève simultanément, à un moment qui sera précisé par le syndicat. Les autres suivront un horaire de grève rotatif. Les différents lieux de piquetage vous seront précisés ainsi que la manière de signer le registre permettant d’avoir accès au fonds de défense professionnelle après la 3e journée de grève.
Le SPTSSS salue la sortie du rapport de la commission Laurent
Le lundi 3 mai, la commission déposait son rapport et proposait un ensemble de mesures pour soutenir le développement des enfants, dont la création d’une charte et d’un commissaire dédié au respect des droits des enfants. Dans la présentation faite par la présidente, nous avons remarqué un ensemble de recommandations rejoignant nos revendications, dont la question de la surcharge des intervenants-es. La présidente de la commission a nommé à plusieurs reprises cette question et le fait qu’il faut diminuer la charge de cas. Elle recommande aussi de regarder cette charge en fonction de la complexité des dossiers qui la composent. Mme Laurent ajoute qu’il faut revaloriser le travail des intervenants. Elle fait référence aux tâches qui entraînent des pertes de temps et indique qu’il faut dégager les intervenants de ces tâches. Le constat est accablant à l’encontre de la réforme Barrette qui a conduit le Québec à frapper un mur : « Ouvrez les CSLC, mettez des services, mettez des intervenants pivots, le virage prévention est obligatoire, etc. ». Le SPTSSS et la FP-CSN poursuivront leur analyse du rapport. Nous interpellons l'employeur pour débuter les travaux à mettre en place pour donner suite aux recommandations. Suivez nos communications à cet effet.
Le point sur l'équité salariale
Le 9 avril dernier, Journée de l'équité salariale au Canada, la FP-CSN a fait le point sur Facebook à propos du lent progrès pour le maintien de l'équité salariale. Après 11 ans d'attente relativement à l'exercice de 2010, les plaintes du maintien de l’équité ne sont toujours pas réglées. Celles-ci sont actuellement traitées à la CNESST par des enquêteurs indépendants qui sont mandatés pour appliquer la loi de manière impartiale. Le gouvernement, les personnes ayant fait des plaintes individuelles et les syndicats ont déposé leur argumentaire et les documents supportant leur position. La balle est maintenant entre les mains des enquêteurs. Le travail sur les maintiens 2015 et 2020 se poursuit en parallèle. Pour plus d’information : https://fpcsn.qc.ca/2021/04/08/lequite-salariale-a-25-ans-mais-les-femmes-attendent-encore/
Saviez-vous que : c'est quoi un grief?
Lorsque vous croyez que vos droits ont été lésés et que les échanges avec l’employeur n’ont pu permettre de régler votre situation, le fait de déposer un grief protège vos droits, c’est ni plus ni moins qu’un ticket enregistrant qu’il y a une situation à analyser. Il y a des délais importants à respecter pour que le grief soit valide, généralement de 30 jours civils du fait ou de la connaissance du fait, et ce, sans excéder six mois de l’occurrence du fait. Nous vous invitons à communiquer avec votre responsable de secteur pour plus d'informations. Vous aiderez à documenter le grief en rassemblant les informations décrivant la situation ainsi que vos démarches (ex. : talons de paie, copie de l’affichage, attestation d’expérience, les échanges courriels, etc.). Les traces écrites sont toujours préférables. Dans vos démarches avec l’employeur, prenez des notes et demandez des réponses écrites. Une astuce intéressante est d’envoyer à la personne un courriel objectif où vous validez les informations échangées. Aux yeux de l’employeur, le grief est une procédure normale ou courante. Un employé ne devrait jamais subir de préjudices du fait d’avoir déposé un grief.
Saviez-vous que : quelles sont les étapes suivant le dépôt d’un grief?
Le syndicat va tout d’abord poursuivre son enquête. Il se peut que l’on vous demande des éléments complémentaires. Par la suite, votre grief pourrait faire l’objet de discussions en comité de griefs. C’est une rencontre entre les représentants de secteur et le conseiller syndical pour notamment peaufiner l’argumentaire en prévision du comité de relations de travail (CRT) de griefs. Dans cette rencontre avec les relations de travail (employeur), vos représentants font état de la situation, présentent les preuves, l’argumentaire et, le cas échéant, négocient un règlement. À la suite des discussions avec l’employeur, advenant que vous jugiez que le règlement obtenu est insatisfaisant, l’arbitrage de grief pourra être envisagé.